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Évaluation environnementale absolue des activités sociotechniques d’un territoire au regard du concept de Limites Planétaires

1 Contexte et enjeux scientifiques

Environnement et Limites Planétaires (Planetary Boundaries) - LP

Les sociétés humaines post-industrielles sont devenues une force pouvant altérer les limites planétaires :

Ces « Planetary Boundaries » [1] [6] sont en réalités des paramètres influençant la qualité de vie, voir la survie, des organismes vivant actuellement sur Terre.

La plupart des seuils de ces paramètres planétaires sont évaluées au regard des valeurs atteintes au cours de l’holocène (-11 700 ans à nos jours). Durant cette époque géologique l’Homo-sapiens s’est sédentarisée et à développer des sociétés de plus en plus complexe.

Les origines et les conséquences du dépassement de ces limites planétaire peuvent être globales (comme le changement climatique ou l’acidification des océans), ou plus locales (comme la pollution chimique ou les émissions d’aérosols).

Du point de vue des impacts environnementaux, les diverses publications sur les limites planétaires (Rockström, 2009 [1] ; Steffen, 2015 [6]) montrent que pour de nombreuses planetary boundaries, les impacts mondiaux sont aujourd’hui supérieurs à la capacité de charge de la planète.

Ces constats incitent donc fortement à questionner la soutenabilité du fonctionnement actuel de nos sociétés post-industrielles et de proposer des manières de modifier ceux-ci pour essayer d’atteindre une certaine forme de soutenabilité.

Cette thèse a pour ambition de contribuer à l’évaluation de la soutenabilité des modes de vie à l’échelle d’un territoire infranational.

Complexité du système ‘Terre’ et analyse systémique

L’étude de l’ensemble de ces enjeux environnementaux est d’une grande complexité, et nécessite une approche systémique.

Quelques exemples de cette complexité.

La perturbation d’une limite planétaire peut en perturber une autre.

Ex. : L’acidification des océans ou le changement climatique sont des perturbateurs de l’intégrité de la biosphère.

→ Les conséquences sociétales, dues à la forte dégradation d’une limite planétaire, peuvent initier des réponses dégradant d’autres limites.

Ex. : L’augmentation des sécheresses dues au changement climatique peut accentuer la pression sur les ressources en eau douce du fait de l’utilisation anormale des nappes phréatiques pour l’irrigation des champs.

→ Les conséquences sociétales de la détérioration d’une limite planétaire au niveau d’un territoire peuvent engendrer la détérioration de limites planétaires dans une autre région du globe.

Ex. : Les sécheresses en Australie font chuter les rendements des productions de céréales principalement destinées à la consommation interne. => Ceci engendre une demande plus importante sur le marché mondial des céréales. => la déforestation dans d’autres pays est aggravée afin de répondre à cette nouvelle demande en céréale.

Ainsi les conséquences du changement climatique sur un pays engendrent une diminution des espaces sauvages et de la biodiversité dans un autre pays.

→ L’action sur une limite planétaire à une échelle régionale peut influencer une limite planétaire à d’autres échelles.

Ex. : Afin de diminuer les gaz à effet de serre d’une région, cette dernière décide de devenir autonome en blé. La région décide de créer de nouveaux champs en monoculture. Ceci engendre : des émissions fortes de particules fines dues au labour dans certaines communes ; de la perte d’espace sauvage et de biodiversité ; la perte de biodiversité en insectes et lombrics due à l’utilisation importante de pesticides.

Il y a donc une réelle complexité à évaluer la pression absolue du territoire (globale/locale, directe/indirecte) sur l’ensemble des limites planétaires, et sa répartition interterritoriale et inter-échelon.

C’est pourquoi, malgré l’existence de nombreuses études sur l’évaluation de la pression d’une société, d’un territoire ou d’un individu sur l’environnement [30], ces études ne considèrent en réalité qu’une ou deux limites planétaires à la fois (le plus souvent : changement climatique et déclin de la biodiversité).

S’ensuit la difficulté pour les différents acteurs d’une société (citoyens, politiques, ONG, associations, chef d’entreprise …) d’avoir une vision claire de la pression absolue d’éléments comme :

Société civile et citoyens

Cette difficulté a d’ailleurs surgi lors de la Convention Citoyenne pour le Climat (France) qui a voulu élargir son mandat* de réduction de GES vers une volonté de protection plus large de l’environnement.

Dans le cadre de leurs discussions et réflexions, les membres de la convention sont arrivés à la conclusion qu’agir sur le climat n’était pas suffisant pour assurer un avenir acceptable pour l’humanité et les vivants.

En ce sens, ces citoyens ont voté à plus de 99 % pour la création d’un crime d’écocide (basé sur le concept de limites planétaires) à intégrer à la constitution. Afin d’accompagner la société dans l’intégration de ce crime d’écocide et de délivrer des avis sur le dépassement des limites planétaires, la convention citoyenne a souhaité la création d’une Haute Autorité des Limites Planétaires au niveau national ainsi qu’une déclinaison au niveau régional.

On voit donc que l’information des citoyens au changement climatique mène à une réflexion plus profonde aboutissant à l’intégration de l’ensemble des problématiques environnementales (limites planétaires et gestion des ressources terrestres). Cette réflexion va jusqu’à penser la complexité liée à la notion d’échelle d’influence en voulant agir au niveau national et régional sur ces limites planétaires.

* Réduction de 30 % des émissions de Gaz à Effet de Serre de la France d’ici 2040 dans une optique de justice sociale.

Contexte politique

La pandémie montre l’importance sociétale d’agir de façon globale sur les limites planétaires.

En effet, non seulement son origine semble venir de la dégradation de Limites Planétaires (usage des sols et perte de biodiversité), mais il semble que les choix sociotechniques de nos sociétés (commerce et production mondialisés, transport aérien intensif), cause de la diffusion mondiale rapide du virus, entrainent également la perturbation d’autres Limites Planétaires (changement climatique, pollutions chimiques et émissions d’aérosols).

Il semble donc y avoir une double importance à considérer l’ensemble des enjeux environnementaux dans les choix de gouvernance : réduire et freiner la survenue de stress sociétaux.

Enjeux scientifiques

Il existe de nombreux outils pour faire des évaluations environnementales des modes de production à l’échelle d’un territoire comme le montre la revue de bibliographie faite par (Loiseau et al, 2018). Parmi ceux-ci, on peut mettre en évidence les efforts de territorialisation faits sur les analyses de flux de matières (Courtonne et al, 2015 [47], 2016 [21]). On peut également souligner les efforts pour adapter des outils d'ingénierie, l’analyse du cycle de vie (ACV) en particulier, à des zones géographies et/ou administratives infranationales (François, 2017). Cette thèse s’appuiera sur l’ensemble de ces travaux pour effectuer les évaluations environnementales qui seront nécessaires à la mise à l’épreuve des propositions, mais n’a pas pour objectif principal de contribuer à l’amélioration des outils d’évaluation.

Néanmoins, pour évaluer les éventuels dépassements des limites planétaires, il est nécessaire de confronter quantitativement les impacts aux bio-capacités. Parmi les cadres méthodologiques disponibles à l’échelle globale pour quantifier ces limites, celle de l’évaluation environnementale absolue (Bjørn et al, 2015, 2018, 2020) présente l’avantage d’être compatible avec l’ensemble des travaux permettant l’évaluation des impacts présentés au paragraphe précédent. Néanmoins, à ce jour, ce cadre méthodologique n’est pas déclinable de façon triviale à des échelles infranationales. C’est pourquoi un des objectifs de ce travail de thèse est d’adapter les techniques de territorialisations des impacts environnementaux de (Courtonne et al, 2015 [47], 2016 [21]) pour évaluer des bio-capacités territoriales dans un cadre proche de l’évaluation environnementale absolue. En d’autres termes il s’agit de contribuer à répondre à la question de recherche suivante : « Que signifient les limites planétaires pour des échelles infra-nationales et comment les quantifier ? »

2 Description du travail de thèse

2.1 OBJECTIFS SCIENTIFIQUES / PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE

L’objectif de la thèse est de concevoir une méthode d’évaluation de la durabilité environnementale absolue (au regard du concept de limites planétaires) des choix sociotechniques d’un territoire infranational. Cela afin de proposer, in fine, un outil d’aide à la décision. En effet, à l’heure actuelle, les acteurs d’un territoire n’ont ni les connaissances ni les outils pour avoir une vue générale des conséquences de leur choix (alternatives sociotechniques) sur l’ensemble des enjeux environnementaux. Or cette connaissance est une condition nécessaire à l’atteinte des objectifs de transition écologique.

Cela passera par la détermination d’indicateurs pertinents pour l’évaluation du niveau de dégradation des limites planétaires à l’échelon choisi et l’évaluation de l’impact du territoire sur les limites planétaires territorialisées.

Pour l’évaluation de l’impact du territoire, vu la finesse des zones d’étude, le projet évaluera la pertinence, pour chaque limite planétaire, des méthodologies d’évaluation d’impact environnemental :

Ce projet de thèse vise également à affiner l’évaluation environnementale globale du territoire. Ainsi, la territorialisation des Limites Planétaires (LP) s’attachera à déterminer pour chaque LP choisie :

Cela permettra de définir des aires géographiques ‘impactantes’ et ‘impactées’ tangibles aux acteurs décisionnaires des territoires ; elle permettra également d’établir des politiques trans-territoriales afin d’agir efficacement à la réduction des perturbateurs des LP.

Par territoire, nous entendons : un espace de vie partagée ou une unité géographique liée par une législation ou un fonctionnement administratif. Ainsi, un territoire peut être : une nation, une région ; une communauté de communes, une aire urbaine…

QUESTION CENTRALE Comment établir des critères de durabilité environnementale d’un territoire au regard du concept de limites planétaire ?

SOUS-QUESTIONS

Quelle est l’échelle territoriale de chaque limite planétaire (zone où les activités humaines peuvent agir sur l’intégrité d’une limite planétaire et zone de perturbation propre de la limite planétaire) ? Le cas échéant, quelles clés d’allocation peuvent être utilisées ?

Comment déterminer les pressions directes et indirectes associées aux limites ainsi que leurs origines ?

Pressions directes : Pression du territoire étudié sur les limites planétaires territorialisées.

Pressions indirectes : Pression du territoire étudié sur des territoires liés.

Comment évaluer l’urgence des limites planétaires territorialisées (niveau de dépassement de la limite) ?

Comment évaluer la part de responsabilité du territoire dans l’atteinte de ce niveau de dépassement ?

2.2 POSITIONNEMENT PAR RAPPORT À L’ÉTAT DE L’ART

Cette recherche se base sur le principe de « Limites planétaires » (Planetary Boundaries) développé par Johan Rockström [1] et Will Steffen et leur équipe [6].

Une actualisation des données sera réalisée afin de prendre en compte les dernières recherche (comme celles de F. Jaramillo et G. Destouni 2015 [49] sur l’utilisation mondiale en eau douce).

Depuis la parution de ces recherches, les instances décisionnaires principalement mondiales (ONU, OCDE) ou supranationales (Union Européenne) ont essayées d’intégrer l’ensemble des limites dans leurs études et actions. De-même les recherches s’efforçant de lier ‘limites planétaires’ et ‘gouvernance’ se sont essentiellement limitées aux même échelles [9] [10] [12] [13] [15] [16] [18] avec quelques tentatives avec l’échelle nationale.

Cependant, comme précise L. Lewis [11], l’échelle ‘Monde’ est important pour les enjeux environnementaux globaux (changement climatique et déclin de la biodiversité notamment), mais l’est peut-être moins pour ceux plus localisés comme les particules fines ou la pollution chimique, ce qui peut disséminer les efforts de ces instances dans leurs actions sur les enjeux liés à leurs échelles.

S’en suit, une réelle nécessité à amener les Planetary Boundaries à une échelle plus locale, afin que les actions menées à ce niveau intègrent les spécificité du territoire et l’ensemble des limites pour éviter les transferts de charges entre elles et afin d’arriver à des actions environnementales efficaces.

Dans la continuité des tentatives de réduction d’échelle des limites planétaires au niveau d’une nation

[17] [20] [23] [25] [26] [29] [30], le projet de thèse se focalisera sur des territoires infranationaux, pour lesquels ces études sont encore très rares. En effet, comme le montre la recherche de A. Bjorn et al (2020) [30], qui fait notamment la compilation de 16 recherches s’intéressant aux limites planétaires : parmi les 71 méthodes d’évaluation d’impact de limites planétaires, seulement 8 été spatialement différenciées.

La capacité à mettre en regard pressions et limites environnementales, et donc à calculer un « dépassement écologique », explique largement le succès d’un indicateur comme l’Empreinte Ecologique. L’Empreinte a cependant été beaucoup critiquée (souvent à juste titre), notamment parce qu’elle laissait de côté tout un ensemble de problématiques environnementales (e.g. pollution hors CO2), et qu’elle agrégeait des enjeux environnementaux très variés au sein d’un même indicateur. L’enjeu de la thèse est d’apporter une réponse à ces faiblesses en proposant non pas un indicateur synthétique mais un tableau de bord d’indicateurs permettant à un territoire donné d’identifier quelles limites environnementales sont les plus critiques et de comprendre l’origine des pressions associées afin de concevoir des stratégies de transition pertinentes.

2.3 APPROCHE / MÉTHODOLOGIE

Nous savons par expérience que la quantification n’est pas toujours possible voire souhaitable dans tous les domaines, parfois pour des questions de disponibilité des données, parfois pour éviter de réduire un phénomène complexe à un seul indicateur qui peut être calculé. La thèse prend donc le partie pris de combiner les approches quantitatives et qualitatives.

Approche qualitative

La première étape de réflexion sur les échelles pertinentes des différentes limites planétaires se fera sur la base d’une analyse qualitative de la littérature existante complétée par des entretiens avec des spécialistes des différents domaines concernés (ex : Agences de l’Eau, Association Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air…).

Lors de l’élaboration et de la mise en valeur des résultats obtenus pour les territoires choisis, il conviendra, si les moyens et le temps le permettent, de réaliser des réunions de présentation et d’évaluation de la méthodologie et des résultats à une assemblée d’acteurs des territoires (décideurs, citoyens, entreprises, ouvriers et techniciens en lien avec les limites planétaires choisies).

Les analyses multi-échelles ou d’interactions entre limites planétaires (exemples décrits en introduction) laisseront nécessairement une large part aux dire d’experts rencontrés lors d’entretiens.

Approche quantitative

Le projet sera organisé en 6 étapes principales :

Chaque étape comprendra à la fois des aspects méthodologiques et des études de cas.

Sur le plan méthodologique, des méthodes de réduction d'échelle seront utilisées et améliorées pour la quantification des pressions (par exemple, Courtonne et al., 2015 [47]) et des limites (par exemple, Wegge Hjalsted et al, 2020 [46]).

Pour l’évaluation de l’impact du territoire, le projet évaluera la pertinence, pour chaque limite planétaire, des méthodologies d’évaluation d’impact environnemental : EE-IO, MFA, LCA et hybridations.

Concernant la conception d’indicateurs, nous nous réfèreront à l’état de l’art dans le domaine (e.g. OECD Handbook on constructing composite indicators [50]) et nous nous appuieront également sur les principes de l’analyse multicritère (Roy, B. and D. Bouyssou (1993). Aide multicritère à la décision : méthodes et cas. Economica).

En ce qui concerne les études de cas, l'objectif est de mettre en œuvre la méthodologie sur les territoires décrits ci-dessous. Dans ce projet, nous nous concentrerons sur un nombre restreint de dimensions environnementales (sélection préliminaire mais non figée ci-dessous) : l'objectif principal est d'établir une méthodologie robuste, qui pourrait ensuite être étendue ou adaptée à d'autres dimensions. Ainsi, nous prévoyons pour les 2 régions (Région Rhône-Alpes et Región Andalucía) :

Choix d’études par sous-thématique

Ces choix se fondent sur une volonté de consensus des intérêts des différents partenaires de ce projet. Ils pourront, avec l’accord de ces derniers, évoluer d’ici le début de la thèse.

  1. Limites planétaires

Dans un souci de faisabilité, de pertinence et d’utilité du projet de thèse pour tous les partenaires, nous proposons de focaliser le travail de recherche sur 3, voir 4, limites planétaires en lien avec les activités urbaines (construction et vie des bâtiments, urbanisme).

Ces 3 domaines sont à l’origine de nombreux perturbateurs : CO2, CO, NOx, Particules fines, Usage des sols et d’eau douce, COVNM, NH3…

Ces perturbateurs affectent plusieurs paramètres planétaires : Biodiversité, Climat, Acidité des océans, Pollutions chimiques, Cycle Azote, Émissions d’aérosols, Dénaturation des sols, Cycle de l’eau.

Afin également de prendre en compte différentes échelles territoriales en termes de zone impactée et de zone impactant, nous proposons les limites planétaires suivantes :

  1. Territoires cibles

Pour des questions de logistique et d’accès aux données, il est préférable de se focaliser sur des territoires proches des laboratoires d’accueil.

France :

L’aire urbaine de Grenoble (53 communes), tout comme l’intercommunalité (Grenoble Alpes Métropole – 49 communes) sont trop variées en termes de contexte sociotechnique (des villages reculés d’altitude à l’hypercentre urbain grenoblois situé en vallée). Étudier ces ensembles administratifs n’aurait pas de sens du point de vue environnemental et ne serait pas pertinent quant au choix des AST envisagées. L’unité urbaine de Grenoble (38 communes) serait plus pertinente. Ce zonage permet de respecter la définition de ‘Territoire’ comme « Espace de vie ». De plus, c’est un contexte urbain avec des problématiques communes à plusieurs villes françaises (densité de construction, pollutions, trafique, dépendance alimentaire absolue…).

Espagne :

Une zones similaire à celle choisie pour la France :Aire métropolitaine de Malaga (activités touristique et portuaire) ou Aire métropolitaine de Sevilla ou de Grenada, ou Zone agricole dAlmeria (activité agricole sous serre ‘plastique’).

  1. Alternatives SocioTechniques : AST

Les AST choisis devront prendre en compte les résultats de la cartographie environnementale du territoire d’étude, et, se focaliser sur les problématiques propres à leur contexte.

Ci-dessous quelques pistes possibles d’alternatives sociotechniques envisageables :

Ces propositions pourront évoluer selon les besoins des partenaires.

2.4 PROGRAMME / ÉCHÉANCIER PRÉVISIONNEL

  1. Analyse qualitative des échelles pertinentes pour chaque LP.
  1. Vis-à-vis d’une zone cible, savoir déterminer les territoires (espaces de vie ou zones administratives) les plus pertinentes pour l’évaluation de chaque limite planétaire.
    1. Déterminer la zone à l’origine des perturbateurs affectant cet indicateur.
    2. Déterminer la zone influencée par la détérioration de chaque limite planétaire territorialisée.
  1. Pouvoir établir une cartographie suffisamment détaillée de la situation environnementale du territoire cible grâce à des indicateurs pertinents.
    1. Déterminer les perturbateurs à l’origine de la détérioration de chaque limite planétaire.
    2. Ventiler l’origine de ces perturbateurs sur les sous-secteurs d’activité du territoire cible.
    3. Établir un indicateur pertinent au niveau local pour analyser le dépassement de la limite planétaire.
    4. Établir l’urgence de chaque limite planétaire territorialisée (niveau de dépassement de la limite).
    5. Établir la part de responsabilité du territoire ciblé dans la détérioration de chaque limite.
  1. Pouvoir évaluer des Alternatives SocioTechniques (AST) envisagées pour le territoire cible.
    1. Évaluer les perturbateurs et régénérateurs (ex : forêt pour le CO2) des limites planétaires générés par l’AST.
    2. Refaire le bilan environnemental du territoire.
    3. Générer la nouvelle cartographie.
    4. Évaluer la pertinence environnementale de l’AST.

2.5 Moyens mis à disposition par le laboratoire d’accueil

L’équipe STEEP de l’Inria Grenoble mettra à disposition du doctorant :

Le suivi scientifique de la thèse sera réalisé par Guillaume Mandil et Jean-Yves Courtonne (environ 4,5 Hommes-Mois sur la durée de la thèse).

Le doctorant bénéficiera en outre d’un environnement de travail stimulant, puisque son sujet de thèse se situe dans un axe de recherche de l’équipe (Alternatives socio-techniques) en plein développement (trois thèses débutées en 2020). Plus d’informations sur ce lien.

L’équipe TITA apportera :

2.6 Collaborations envisagées

2.7 BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

CONCEPT « PLANETARY BOUNDARIES »

  1. J. Rockström et al., « Planetary Boundaries: Exploring the Safe Operating Space for Humanity », Ecology and Society, vol. 14, no 2, nov. 2009, doi: 10.5751/ES-03180-140232.
  2. S. Cornell, « On the System Properties of the Planetary Boundaries », Ecology and Society, vol. 17, no 1, mars 2012, doi: 10.5751/ES-04731-1701r02. Key words: ecosystem function; planetary boundaries; systems analysis; typology
  3. J. Rockström et J. D. Sachs, « Sustainable Development and Planetary Boundaries », p. 46, mai 2013.
  4. Björn Nykvist, Åsa Persson, Fredrik Moberg, Linn Persson, Sarah Cornell, Johan Rockström, “National Environmental Performance on Planetary Boundaries.” A study for the Swedish Environmental Protection Agency, June 2013
  5. T. P. Hughes, S. Carpenter, J. Rockström, M. Scheffer, et B. Walker, « Multiscale regime shifts and planetary boundaries », Trends in Ecology & Evolution, vol. 28, no 7, p. 389‑395, juill. 2013, doi: 10.1016/j.tree.2013.05.019.
  6. W. Steffen et al., « Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet », Science, févr. 2015. https://science.sciencemag.org/content/347/6223/1259855.
  7. J. Rockström, « Bounding the Planetary Future: Why We Need a Great Transition », p. 14, avr. 2015.
  8. F. Jaramillo et G. Destouni, « Comment on “Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet” », Science, vol. 348, no 6240, p. 1217‑1217, juin 2015, doi: 10.1126/science.aaa9629.

GOUVERNANCE

  1. F. Biermann et al., “Navigating the anthropocene: the Earth System Governance Project strategy paper, Current Opinion in Environmental Sustainability”, Volume 2, Issue 3, 2010, Pages 202-208. doi: https://doi.org/10.1016/j.cosust.2010.04.005
  2. V. Galaz et al., « ‘Planetary boundaries’ - exploring the challenges for global environmental governance », Current Opinion in Environmental Sustainability, vol. 4, no 1, p. 80‑87, févr. 2012, doi: 10.1016/j.cosust.2012.01.006.
  3. S. L. Lewis, « We must set planetary boundaries wisely », Nature, vol. 485, no 7399, p. 417‑417, mai 2012, doi: 10.1038/485417a.
  4. F. Biermann, « Planetary boundaries and earth system governance: Exploring the links », Ecological Economics, vol. 81, p. 4‑9, sept. 2012, doi: 10.1016/j.ecolecon.2012.02.016.
  5. V. Galaz, B. Crona, H. Österblom, P. Olsson, et C. Folke, « Polycentric systems and interacting planetary boundaries — Emerging governance of climate change–ocean acidification–marine biodiversity », Ecological Economics, vol. 81, p. 21‑32, sept. 2012, doi: 10.1016/j.ecolecon.2011.11.012.
  6. Q.-H. Dao, « Mesurer l’urgence : Quantification des risques et identification des priorités », EU-topias, vol. 12, p. 67, 2016.
  7. H. Hoff, « Bringing EU policy into line with the planetary boundaries », avr. 2017. Disponible sur: https://www.sei.org/publications/eu-policy-into-line-planetary-boundaries/.
  8. WWF, Metabolic, “ONE PLANET APPROACHES, A guide for companies to set science-based targets”, 2017
  9. Lucas P and Wilting H 2018a Towards a Safe Operating Space for the Netherlands. Policy Brief (The Hague: PBL Netherlands Environmental Assessment Agency)
  10. Lucas P and Wilting H 2018b Using Planetary Boundaries to Support National Implementation of Environment-Related Sustainable Development Goals (The Hague: PBL Netherlands Environmental Assessment Agency)
  11. Joint EEA/FOEN Report, “Is Europe living within the limits of our planet? An assessment of Europe's environmental footprints in relation to planetary boundaries”, doi:10.2800/890673

RÉDUCTION D’ÉCHELLE

  1. K. Fang, R. Heijungs, Z. Duan, et G. R. De Snoo, « The Environmental Sustainability of Nations: Benchmarking the Carbon, Water and Land Footprints against Allocated Planetary Boundaries », Sustainability, vol. 7, no 8, Art. no 8, août 2015, doi: 10.3390/su70811285.
  2. J.-Y. Courtonne, « Environmental assessment of territories through supply chain analysis: biophysical accounting for deliberative decision-aiding », 2016.
  3. J. Heitzig, T. Kittel, J. F. Donges, and N. Molkenthin, “Topology of sustainable management of dynamical systems with desirable states: from defining planetary boundaries to safe operating spaces in the Earth system”, Earth Syst. Dynam., 7, 21–50, 2016 www.earth-syst-dynam.net/7/21/2016/ doi:10.5194/esd-7-21-2016
  4. T. Häyhä, P. L. Lucas, D. P. van Vuuren, S. E. Cornell, et H. Hoff, « From Planetary Boundaries to national fair shares of the global safe operating space — How can the scales be bridged? », Global Environmental Change, vol. 40, p. 60‑72, sept. 2016, doi: 10.1016/j.gloenvcha.2016.06.008.
  5. A. L. Fanning et D. W. O’Neill, « Tracking resource use relative to planetary boundaries in a steady-state framework: A case study of Canada and Spain », Ecological Indicators, vol. 69, p. 836‑849, oct. 2016, doi: 10.1016/j.ecolind.2016.04.034.
  6. D. W. O’Neill, A. L. Fanning, W. F. Lamb, et J. K. Steinberger, « A good life for all within planetary boundaries », Nature Sustainability, feb. 2018 doi: https://doi.org/10.1038//s41893-018-0021-4.
  7. H. Dao, P. Peduzzi, et D. Friot, « National environmental limits and footprints based on the Planetary Boundaries framework: The case of Switzerland », Global Environmental Change, vol. 52, p. 49‑57, sept. 2018, doi: 10.1016/j.gloenvcha.2018.06.005.
  8. K. Meyer et P. Newman, « The Planetary Accounting Framework: a novel, quota-based approach to understanding the impacts of any scale of human activity in the context of the Planetary Boundaries », Sustainable Earth, vol. 1, no 1, p. 4, oct. 2018, doi: 10.1186/s42055-018-0004-3.
  9. Rapport sur l’état de l’environnement en France - Édition 2019 – Ministère de la Transition écologique est solidaire
  10. M. Hachaichi et T. Baouni, « Downscaling the planetary boundaries (Pbs) framework to city scale-level: De-risking MENA region’s environment future », Environmental and Sustainability Indicators, vol. 5, p. 100023, févr. 2020, doi: 10.1016/j.indic.2020.100023.
  11. Anders Bjørn et al, “Review of life-cycle based methods for absolute environmental sustainability assessment and their applications”, 2020, https://doi.org/10.1088/1748-9326/ab89d7

AUTRES ÉTUDES LIÉES

  1. Wright J M, Zheng Z and Caudill R J, “Assessing the sustainability of renewable energy technologies”, May 2012 IEEE Int. Symp. on Sustainable Systems and Technology (ISSST) pp 1–6
  2. Kate Raworth,A Doughnut for the Anthropocene: humanity's compass in the 21st century”, May 2017, doi: https://doi.org/10.1016/S2542-5196(17)30028-1
  3. W. Steffen et M. Stafford Smith, « Planetary boundaries, equity and global sustainability: why wealthy countries could benefit from more equity », Current Opinion in Environmental Sustainability, vol. 5, no 3, p. 403‑408, sept. 2013, doi: 10.1016/j.cosust.2013.04.007.
  4. M. Leach, K. Raworth, et J. Rockström, « Between social and planetary boundaries: Navigating pathways in the safe and just space for humanity », p. 84‑89, nov. 2013, doi: https://doi.org/10.1787/9789264203419-10-en.
  5. Arnold Tukker, Tatyana Bulavskaya, Stefan Giljum, Arjan de Koning, Stephan Lutter, Moana Simas, Konstantin Stadler, Richard Wood, “The Global Resource Footprint of Nations - Carbon, water, land and materials embodied in trade and final consumption calculated with EXIOBASE 2.1”, 2014
  6. K. Fang, R. Heijungs, et G. R. De Snoo, « Understanding the complementary linkages between environmental footprints and planetary boundaries in a footprint–boundary environmental sustainability assessment framework », Ecological Economics, vol. 114, p. 218‑226, juin 2015, doi: 10.1016/j.ecolecon.2015.04.008.
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