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De World3 aux modèles d’évaluation intégrée : regards sur 60 ans de modélisation prospective

Christophe Cassen & Julien Lefebvre

Les conclusions pessimistes de la première édition du rapport Meadows parue en mars 1972 sur les limites à la croissance ont marqué durablement de leur empreinte le paysage intellectuel alors que le modèle World3 a ouvert la voie à la modélisation prospective globale (Meadows et al., 1972). Aujourd’hui les modèles dit d’évaluation intégrée (IAM) occupent une place de premier plan à l’interface entre science et politique du climat, et plus largement dans la prospective globale. De World3 aux IAM, ce chapitre porte un regard sur 60 ans de modélisation prospective.

L’originalité méthodologique du rapport Meadows réside dans le recours pour la première fois à un modèle numérique à l’échelle globale pour comprendre la complexité de la « problématique mondiale » (Elichirigoity, 1999). Jay Forrester et son équipe de recherche du MIT ont développé dans ce but les différentes versions du modèle World sur la base de la dynamique des systèmes (System Dynamics), mise au point à la fin des années 1950 pour la logistique industrielle et l’analyse des dynamiques urbaines (Forrester, 1971)1. World représente le monde sous la forme d’un système de stocks et de flux avec des variables clés comme la population, le capital, la pollution, la production alimentaire et les ressources non renouvelables reliées par des boucles de rétroactions. Ainsi, les scénarios dans lesquels la croissance démographique et l’exploitation des ressources se poursuivent amplifient la pollution et la raréfaction des ressources et débouchent sur un effondrement de l’économie au cours du XXIe siècle.

Dès sa parution, le rapport a suscité un ensemble de critiques de fond. William Nordhaus, jeune professeur assistant à l’université de Yale et futur récipiendaire du prix de la Banque de Suède en économie pour ses travaux pionniers sur l’économie du changement climatique, souligne notamment l’absence d’économie dans World3 (Nordhaus, 1973). Il n’empêche, le rapport Meadows permet de confronter les décideurs publics à deux questions jusqu’alors peu explorées qui les incite à avoir recours à la prospective : l’incertitude (économique, environnementale et énergétique) et le long terme (le rapport Meadows raisonne à l’horizon 2100)2.

En réponse plus ou moins directe au club de Rome, des exercices de prospective internationaux commandités par les gouvernements et les organisations internationales ont mobilisé un nombre limité d’infrastructures de modélisation globale, principalement dans les pays du Nord (Cassen et Cointe, 2022 pour une revue de ces exercices). Bien que la dynamique des systèmes utilisée dans World ait été relativement influente dans le développement de ces modèles, chacun combinait avec un certain éclectisme différentes approches mathématiques et de modélisation3.

Au même moment, le premier choc pétrolier a accéléré le développement de la modélisation technico-énergétique utilisée à l’origine pour la planification des infrastructures sectorielles et énergétiques et de manière croissante pour de la prospective. Les modèles énergétiques font appel à d’autres approches que la dynamique des systèmes comme l’allocation optimale des ressources (e.g. le modèle MARKAL (Taylor et al., 2014)). L’Energy Modeling Forum (EMF), créé en 1976 devient une plateforme centrale aux États-Unis pour les modélisateurs de l’énergie en interaction avec les décideurs publics. A l’échelle internationale, l’International Institute for Analysis of applied systems (l’IIASA), déjà très actif dans la coordination des efforts de modélisation globale lance dès 1974 un vaste programme de prospective énergétique mondiale, impliquant plus de 250 scientifiques (Häfele et al., 1981). Les développements au sein de la modélisation énergétique des années 1970 serviront de socle méthodologique pour traiter la question des émissions de CO2 (Baron et Salles, 1991).

Le premier ‘Golden Age’ (Gallopin, 2001) de la modélisation globale s’achève sur un essoufflement de l’intérêt pour les questions de développement. Le contre-choc pétrolier du milieu des années 1980 a redonné l’impression d’un retour à une phase d’abondance, sur fond d’abandon progressif des méthodes de planification au profit de la dérégulation des marchés. Les termes du débat et la modélisation s’inscrivent désormais dans une perspective moins politisée et plus centrée sur des enjeux technico-énergétiques. La capacité à modéliser à une échelle globale perdure dans certaines institutions universitaires américaines (par ex. le Battelle Institute, le MIT, l’Electric Power Research Institute (EPRI)) et internationale telles que l’IIASA dans le sillage du rapport Häfele.

En parallèle, dans la lignée des exercices internationaux des années 1970 et avec la montée du principe de développement durable la décennie suivante, la modélisation intégrée se positionne pour assurer l’interface entre la science et la sphère politique sur les questions environnementales complexes. Dans le contexte de l’affaire des pluies acides en Europe, le modèle RAINS a été au cœur d’un des premiers exemples d’évaluation intégrée (Alcamo et al., 1990).

Figure 1 : Domaines d’évaluation des IAM
La prise en compte des dimensions énergétiques et économiques dans les modèles intégrés se développe en parallèle des progrès réalisés au niveau des modèles technico-économiques qui à partir de la fin des années 1980 sont mobilisés pour identifier les actions d’atténuation à entreprendre et évaluer les coûts de l’action. Deux ‘tribus’ de modélisation prenant leur source dans l’analyse d’activité sectorielle, l’économétrie et la macroéconomie (Crassous, 2009 ; Lefevre, 2016) s’opposent alors. Les modèles d’ingénieur dit Bottom Up issus de la modélisation énergétique des années 70-80 sont marqués par un fort ancrage énergétique et technologique, au sens où ils accordent une part importante à la description des secteurs énergétiques dans un langage similaire à celui utilisé par les ingénieurs. A l’inverse, les modèles macroéconomiques dit ‘Top Down’ se concentrent sur l’analyse des grands équilibres entre les dynamiques d’offre et de demande et les comportements agrégés des acteurs clés de l’économie. Un effort d’hybridation et de couplage des approches a ensuite été entrepris pour combiner les forces des deux types d’approches historiques (Hourcade et al., 2006 ; Lefevre, 2016). En outre, le mode de résolution des modèles diffère entre ceux qui simulent des comportements adaptatifs d’agents en anticipation imparfaite et ceux qui optimisent l’allocation inter-temporelle des facteurs de production et des ressources en anticipation parfaite des conditions futures. Parmi les classifications de modèles existantes, Crassous (2009) identifie cinq familles principales de modèles : MARKAL (modèles optimisation des systèmes énergétiques), ERM (modèles de simulation du système énergétique en équilibre partiel), GLOBAL 2100 (couplage entre un modèle détaillé du secteur énergétique et un modèle compact macroéconomique) et GREEN (modèles d’équilibre général multisectoriels). Hourcade et al. (2021) proposent de catégoriser les modèles intégrés selon le degré de précision technologique, le niveau de complexité des rétroactions macroéconomiques, et le degré de réalisme des comportements et des marchés.
Encadré 1 : Les principales tribus de la modélisation prospective

La mise à l’agenda du changement climatique ouvre une nouvelle ère pour la modélisation intégrée. Les modèles intégrés analysent le cycle complet des émissions anthropiques de GES, depuis les émissions jusqu’au changement climatique, ses impacts technico-économiques et ceux des politiques d’atténuation (Weyant et al., 1996, 2017 ; figure 1). Le panorama des IAM a évolué au grès des progrès internes de la recherche et des besoins d’évaluation des stratégies des gouvernements et des organisations internationales (Van Beeck et al., 2021). Les modèles compacts ou stylisés mobilisant l’analyse coût-bénéfices très utilisés dans les années 1990 pour déterminer des trajectoires optimales d’émissions, à l’instar de l’emblématique modèle DICE de William Nordhaus, ont été relégués au second plan par la suite, au profit de modèles plus détaillés dans leur description des secteurs et des technologies et des dimensions énergétiques et économiques (cf encadré 1). Ces derniers sont mieux à même d’évaluer, dans une optique coût-efficacité, les conditions d’atteinte de trajectoires bas carbone compatibles avec l’objectif 2°C qui devient un objectif officiel des négociations à Cancun en 2009 puis 1,5°C avec l’Accord de Paris (IPCC, 2018). Même si le contenu de la plupart de ces modèles ne colle pas strictement à la définition initiale d’un IAM fondée sur une représentation systémique des usages des terres, du cycle du carbone et de la sensibilité climatique et des impacts au-delà des interactions énergie-économie, en pratique, ils répondent à un ensemble de questions concernant les aspects techniques, environnementaux, économiques et sociaux de sentiers de transformation (Transformation Pathways) (Lefevre, 2016).

Une trentaine d’IAM sont notamment à l’origine de l’ensemble des Transformation Pathways globales inclus dans les bases de données du groupe III du GIEC à l’occasion de la publication des 5e et 6e rapport d’évaluation (Clarke et al., 2014 ; Cointe et al., 2019 ; Byers et al., 2022)4. Ceux-ci donnent un éventail des conditions techniques et économiques d’atteinte des objectifs climatiques en fonction de différentes hypothèses sur le progrès technique, les perspectives de croissance économique, le type de politiques climatiques et les contours de la gouvernance climatique internationale.

Force est de constater que la dynamique des systèmes occupe une place limitée dans l’écosystème des IAM. Le modèle de simulation IMAGE développé par le PBL (Pays Bas) depuis le début des années 1990 semble le seul à s’être appuyé à l’origine sur cette approche. World7 développé à l’Inland Norway University of Applied Sciences (Sverdrup et al., 2019) ne s’insère pas dans une communauté de recherche à part entière, illustrant l’échec de la dynamique des systèmes à se constituer en communauté autonome dès les années 1970 (Matarasso, 2007). Sur le climat, la dynamique des systèmes est mobilisée dans le cadre de développements spécifiques à l’instar de la mise au point par le MIT du modèle simulation des politiques climatiques interactif et en ligne C-ROADS5 dans le but d’informer les processus de décision.

Néanmoins, une filiation de modèles propre à la dynamique des systèmes s’est développée autour de questions connexes à la question climatique telles que les limites sur les ressources, notamment énergétiques et les contraintes biophysiques pesant sur l’économie (Rye and Jackson, 2018) (Dale et al., 2012). Une partie de cette communauté porte aujourd’hui un regard critique sur les IAM standards sur le climat et pointe certaines limites dans leur prise en compte des contraintes bio-physiques dans les transformation pathways. De nouveaux modèles intégrés fondés sur la dynamique des systèmes ont récemment vu le jour pour évaluer des scénarios bas-carbone globaux et revendiquent une meilleure prise en compte des contraintes énergétiques (Capellán-Pérez et al., 2019) (Nieto et al., 2020). Un véritable rapprochement des communautés reste toutefois à opérer.

En fin de compte, l’héritage du modèle World est peut-être principalement à chercher dans la pérennité des questionnements de recherche. Le retour en force des questions relatives aux limites planétaires (Rockström et al., 2009) et la montée en puissance du thème de l’urgence climatique ont donné une nouvelle actualité aux travaux du Club de Rome. La transition vers un monde neutre en carbone pose en effet un certain nombre de défis méthodologiques pour les modèles intégrés parmi lesquels la représentation des modes de vie, des ressources et des modes de recyclage de la matière, des nouvelles chaînes de valeurs, des besoins de financements etc. (par ex. Hourcade et al., 2021). Pour les relever, un seul modèle ‘du grand tout’ ne pourrait y répondre. La diversité des modèles est au contraire utile pour explorer une diversité de questions dans un contexte d’urgence écologique, à condition de créer les conditions favorables à un véritable dialogue scientifique inter-modèles, et interdisciplinaire à l’égard des autres sciences humaines et sociales.

Bibliographie

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1 Forrester développe dans un premier temps World 1 et World2. Limits to Growth a utilisé la troisième version du modèle, World3, développée par Dennis Meadows (étudiant de Forrester), et son équipe.

2 Les autres principales critiques portent sur l’absence de représentation des dynamiques régionales, le manque de certaines données (en particulier concernant les inégalités entre riches et pauvres) ; ses estimations pessimistes sur les ressources ; ou encore une prise en compte insuffisante du progrès technologique (Cassen et Cointe, 2022).

3 Par exemple, le modèle SARUM du SPRU (Science Policy Reseach Unit) de l’Université de Sussex) utilisé dans le rapport Interfutur de l’OCDE en 1979 (Lesourne, 1979) associe la dynamique des systèmes de Forrester, une analyse à la Léontief de l’économie sous la forme d’un tableau entrées-sorties, ainsi que les approches économétriques et multi-niveaux telles qu’utilisées par Mesarovic et Pestel dans le 2e rapport du Club de Rome (Mesarovic et Pestel, 1974).

4 Ils sont à l’origine respectivement des 1184 et 1686 scénarios globaux.

5 https://www.climateinteractive.org/c-roads/ (dernier accès le 19/01/2023)