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Conférence-débat "Comprendre et Agir"

Quand les blancs voulurent conserver la planète. Une histoire du géopouvoir, 1865-1914

Conférence de Christophe Bonneuil, historien, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Christophe Bonneuil travaille sur les transformations des rapports entre environnement, savoirs et sociétés depuis le XIXe siècle et a notamment écrit (avec Jean-Baptiste Fressoz), L’événement anthropocène : La Terre, l’histoire et nous, Seuil, Points Histoire, 2016.
Il dirige la collection « Anthropocène » aux éditions du Seuil sur les enjeux socio-écologiques planétaires.

Résumé : Et si notre “conscience environnementale” planétaire contemporaine n’était pas si nouvelle que cela?
Et si ignorer les réflexivités environnementales des sociétés du passé nous pénalisait pour envisager l’avenir des bouleversements planétaires en cours?

Depuis un demi-millénaire, la définition des richesses, des équilibres et des limites de la Terre, de son « bon usage », durable et rationnel, est un enjeu de pouvoir. Plutôt qu’un récit de ‘prise de conscience’ progressive des altérations causées à la planète Terre, de récents travaux d’histoire environnementale ont mis en lumière l’ancienneté – et l’historicité – des réflexivités environnementales. A mesure que l’Europe étendait son empire sur le monde, ses élites religieuses, politiques, économiques et savantes ont forgé des discours et des savoirs d’un « bon usage » de la Terre entière. Un seul exemple : de Christophe Colomb au Comte de Buffon, une théorie du changement climatique à grande échelle a participé à la légitimation du projet de prise de possession européenne de l’Amérique. Après avoir esquissé les enjeux d’une telle histoire de la constitution de la Terre entière comme objet de savoir et de pouvoir, la communication mettra l’accent sur un moment particulier de ce géopouvoir, celui de l’ « âge des empires » de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.

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